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La technique
Vos planches en noir et blanc évoquent irrésistiblement la gravure...
J'ai toujours été attiré par la gravure, les eaux fortes, grâce à la plume, je retrouve ces sensations, le côté construit du dessin... Je n'ai pas d'explication rationnelle à ce choix de technique, c'est parce que cela me plait, parce que je sens mieux les choses ainsi... Je suis fasciné par le fort contraste entre le noir et le blanc car il me semble que c'est quelque chose de définitif. C'est pour cela que j'aime les eaux-fortes et je pense que mon style s'en ressent. Depuis quelques années je me suis mis à la gravure, surtout en été avec un ami qui m'aide. Je dispose alors de place et des outils adaptés pour mettre en œuvre les techniques de la gravure. J'apprécie énormément les gravures d'une artiste italienne qui s'appelle Frederica Galli. Pour ce qui est du passé mes préférences vont à Rembrandt.
Parlez-nous de votre prédilection pour le noir et blanc...
Le choix du noir et blanc correspond plus à mes goûts, je trouve que le dessin a plus de force. Personnellement je préfère le noir et blanc. Jusqu'à ces dernières années les résultats de la couleur en imprimerie étaient très décevants. Je fais mes mises en couleur moi-même, notamment dans l'illustration où l'on me laisse carte blanche. J'utilise alors toutes les techniques et les moyens que je juge opportuns. Les résultats obtenus à l'ordinateur me paraissent plats et sans personnalité, l'auteur est obligé d'utiliser des artifices peu intéressants. Il y a sans doute de grandes possibilités à expérimenter, mais pour moi l'ordinateur n'est qu'un moyen. Je préfère me limiter à l'utilisation des outils classiques : la plume, le pinceau pour les a plat, le rapidographe...
Et en peinture quels sont vos références ?
J'aime l'art de la Sécession viennoise à cheval entre le dix-neuvième et le vingtième siècle, que ce soit pour ces artistes majeurs comme Klimt et Schiele ou également pour les « petits-maîtres », exceptionnels eux aussi. Sur le plan créatif, je trouve que c'est une période enthousiasmante. C'était l'époque des arts appliqués, où, même une serviette pouvait être une œuvre d'art. Ces « artisans » gambadaient dans tous les champs de la création artistique grâce à une technique époustouflante, ce n'étaient pas seulement des peintres, c'étaient des artistes complets.
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Vignette de Ile Pacifique, © Toppi

© Dauphilactère & Sergio Toppi