L'histoire :
Suite aux événements dramatiques et improbables survenus à la morgue de Londres, Dylan Dog a été embarqué avec ses collègues dans les locaux de Scotland Yard. Ils ont ensuite tous été relâchés par l'intendant principal, qui n'est autre que le père de Dylan Dog. Profitant de la soirée qu'ils passent avec Sybil, sa belle cliente, Dylan se confie et raconte ses débuts comme gardien de cimetière dans le village d'Undead en Ecosse. C'est là que les morts ont repris vie pour la première fois, par le truchement d'une sorte d'épidémie, que l'équipe, retournant aujourd'hui sur les lieux, va tenter de démystifier. Xabaras, une ancienne connaissance de notre anti héros semble être au cœur du drame qui se joue.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A partir du moment où le trio Dylan Dog, Sybil et Gnap-Gnap pénètrent dans la crypte, sous le village d'Undead, qui va les mener dans une grotte souterraine vers l'origine du mystère, toute l'ambiance et la tonalité d'un très bon Hellboy (comme le Troisième souhait) reviennent en mémoire. Il faut dire que ces décors de villages infestés, de crypte et de caves souterraines, où l'on peut croiser un galion pirate échoué, font partie de l'univers du diable cornu créé par Mike Mignola. Cependant, le parallèle fait par les deux antagonistes eux-mêmes, se désignant comme « adversaires, ennemis jurés, deux faces d'une même médaille, Némésis éternelle » font franchement référence à un autre héros de légende : Sherlock Holmes ; et son envers : Moriarty.
Des clins d'œil plutôt sympathiques, resitués au sein d'une histoire aussi finement mise en image. Précisons que trois dessinateurs se partagent cette conclusion. Corrado Roi se charge de toute la partie présente - dont on a déjà dit son talent et combien sa technique doit à des artistes tels Battaglia ou Alberto Breccia. Les parties de souvenirs sont réalisées par Francesco Dossena, au trait plus fin, très intéressant aussi, bien adapté au monde des morts. Quant aux cinq dernières pages, comme si elles ne devaient être comprises que comme un cauchemar, ou plus prosaïquement une transition vers le prochain épisode, elles sont assurées par Nicolas Mari, habitué de la série, dont l'encrage et les aplats bien noirs nous replongent tout à la fois dans le classicisme italien du héros, tout en lorgnant du côté de Mignola. Mais, après tout, le monde des morts n'appartient à personne...
Ce bon dyptique vous permettra peut-être, on l'espère, de découvrir une série aux atouts certains.
Planète BD