Serait-ce, enfin, la bonne tentative pour traduire dans la langue de Molière et faire mieux connaître, dans nos contrées, les excellentes aventures de cet enquêteur du paranormal qui est, pourtant, très populaire de l’autre côté des Alpes, et ceci depuis 1986 ?
C’est du moins ce que l’on espère pour les éditions Mosquito qui ont fait le choix judicieux de commencer en proposant, avec parcimonie et en albums cartonnés, les passionnants épisodes de « Dylan Dog » illustrés par Nicola Mari : dessinateur italien connu également pour sa collaboration à « Nathan Never », une autre série de Bonelli Editore.
Quoi qu’il en soit, cette première histoire scénarisée par Bruno Enna et publiée en Italie sous le titre « La Statua di carne », en novembre 2008, est excellente ! Dans un cimetière londonien, il semblerait bien que les statues effrayantes de réalisme créées par la belle et mystérieuse Violet tuent les visiteurs imprudents. Perturbée par ces homicides, la jeune artiste au charme sulfureux embauche alors notre détective privé de l’étrange, toujours accompagné de son fidèle et loufoque assistant Groucho, pour qu’il enquête à ce sujet.
Non seulement cette intrigue un brin surnaturelle et fantastique, parsemée de citations érudites tirées des poèmes de John Donne et de beaucoup d’humour, est menée de main de maître par un scénariste expérimenté du staff Bonelli (lequel a aussi beaucoup travaillé pour les productions Disney en Italie), mais le puissant graphisme en noir et blanc de Nicola Mari est vraiment impressionnant. Son
style un peu gothique crée une incroyable atmosphère envoûtante qui rappelle, un peu, celle que l’on trouvait déjà dans les premiers récits de ce dandy, ancien policier et exalcoolique, dessinés par Angelo Stano.
Gilles Ratier (L'écho)