Le Sceptre de Muiredeagh

Balade irlandaise...

Irlande. Depuis la plus haute antiquité les hommes du clan des Ui’muiredeagma sont les gardiens d’un sceptre au grand pouvoir. De générations en générations, un clan rival, les Ui’Dunchada, s’est ingénié a s’emparer du trésor. Y parvenant parfois momentanément.

En cette fin du 19ème siècle, les derniers descendants des Muiredeagh se font ravir le sceptre par Eoin Dunchada, un être brutal, violent et fourbe. Un mystérieux individu, « le collectionneur » tente de s’interposer mais le voleur l’emmure vivant. Le collectionneur jure de se venger. La traque le mènera jusqu’en Nouvelle Zélande et en Australie.

Toppi excelle dans les fables mystérieuses relevant des traditions les plus anciennes de l’humanité. Son trait de plume joue des contrastes violents du noir et du blanc pour évoquer avec précision et un certain expressionnisme les peuples celtes, Maori ou aborigènes d’Australie. On retrouve le même talent pour créer des ambiances fortes que Toppi avait déjà démontré dans ou " Le trésor de Cibola ", deux albums tournés vers les cultures précolombiennes.

Structuré en trois épisodes liés par une la vengeance, l’album sonne comme un conte fantastique, entre réalisme et onirisme. Pourtant, aussi bien construit qu’il soit, on reste un peu sur sa faim. La logique du récit est implacable, on se délecte de son ambiance lugubre, mais tout s’achève trop vite. C’est le même sentiment que celui laissé par certaines des autres histoires de Toppi : un talent graphique qui produit une ambiance puissante mais des récits très (trop ?) concis qui donnent une impression de trop peu.

Le rêve à la hauteur de ce grand dessinateur serait un roman graphique en 120 pages !

Cette BD élégante et stylisée multiplie les prouesses du trait avec une aisance
confondante