L'inspecteur Coke, comme son nom l'indique, évolue dans les suies et les scories du Londres de Jack l'Eventreur, supplanté ici par une momie meurtrière.
Au récit linéaire s'oppose l'éclatement général de la mise en page, vignettes aux contours happés par la brume, mangés par les mystères, images hardiment désemboitées, bancales et sans fond...
Comme pour équilibrer le brio de ce broyage graphique, Battaglia aligne sagement ses textes en lettres régulières, que seuls brisent les cris d'agonie. Le texte ne s'anime que lorsque la mort agit ! Si le criminel est d'emblée connu du lecteur, c'est que l'enjeu est ailleurs : dans les ténèbres, le rationaliste Coke restera-t-il aveugle ?