GARGANTUA EN CHARTREUSE de Capucine Mazille & Michel Jans
Pris en flagrant délit de braconnage par Braquemardo, l’intendant du sinistre comte Fierabras, les enfants Chaussinet sont emprisonnés au château de ce dernier en attendant d’être fixés sur un sort que l’on pressent funeste. Mais le hasard veut que Gargantua, en voyage avec son page Eudemon, choisit de faire étape chez ce vil seigneur.
Loin de s’intéresser à l’attitude de son hôte et de ses rapports avec les serfs du village qu’il exploite sans vergogne, Gargantua est surtout préoccupé par la qualité et l’abondance des mets et des crus qu’on va lui servir et qu’il se prépare à engloutir de son appétit légendaire. Fierabras craint très vite que ses réserves alimentaires vont tourner à la pénurie. C’est alors que Braquemardo, en serviteur zélé, et en accord avec son maître verse un puissant somnifère dans le verre de Cornas de Gargantua. C’est l’overdose et le géant finit par s’écrouler.
Entre-temps Elisa, la jeune servante du comte, avec l’aide d’Eudemon, va tout faire pour sortir les deux enfants du cachot où ils sont emprisonnés avec un Gargantua proche de passer de vie à trépas. Ils vont chercher secours au village et recourir aux services de la vieille Panzoust pour qui les plantes médicinales n’ont plus guère de secrets.
Entre conte et farce énaurme, Michel Jans trouve le ton juste qui ravira autant les jeunes lecteurs que les grands, et mène son récit tambour battant sans le moindre temps mort où l’humour fuse constamment avec des dialogues parfaitement mijotés. Le dessin de Capucine Mazille est au diapason du scénario, dynamique, inspiré, inventif et toujours aussi original dans ses mises en pages. On comprend mieux que Maître Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais) ait daigné signer le prologue de cette histoire. C’est un régal.
Serge BUCH
L’album, le dessin, le scénario : 4 étoiles partout
Zoo (Serge Buch)