Line est un jeune femme désignée pour faire partie d’un groupe de recherches scientifiques qui a inventé une machine à voyager dans le temps. Dans ses nombreux voyages dans le passé ou dans le futur, elle doit prendre contact avec les autres membres de la mission. Cette tâche s’avérera pas toujours simple. L’impossible machine, récit de science-fiction est l’œuvre de Jean-Yves Dardel et est publié aux éditions Mosquito.
Nord de la Beauce, juin 2004. Au cœur de cette région se dresse un grand complexe scientifique dans une base désaffectée. A l’intérieur une équipe d’hommes et de femmes de sciences. Arrivée dans un vieux camion Citroën, Line Cordenard emménage dans une des maisons attenantes à la base. Ne sachant pas réellement pour quel emploi, elle a été embauchée, la jeune femme brune rencontre enfin le contingent scientifique mais elle remarque une chose qui la surprend : tous ont plus de la soixantaine parfois même plus. Le directeur de la base, Alexander Vergangheit, lui présente alors la fameuse machine à voyager dans le temps. Sceptique et pensant que ces personnes étaient folles, elle assiste à une expérience : le journal du jour est envoyé dans le passé pour revenir à son point de départ. La machine apparemment obsolète, s’avère être diablement efficace ; le journal se trouvant alors dans un container d’azote liquide, Line le prend avec soin, sidérée par cette réussite.
La jeune femme raconte ensuite sa première expérience dans le passé : elle raconte Alexander en 1963. Raide comme un bout de bois et faible comme une grand-mère lorsqu’elle sort du container d’azote, des scientifiques devaient l’habiller comme un bébé tant elle est faible.
Pour faire comprendre à l’Alexander de 20 ans qu’il avait en face de lui la Line envoyée par l’Alexander de 60 ans, il avait laissé un indice sur sa carte d’identité : l’adresse de son domicile…
Ce récit d’anticipation à l’intrigue extrêmement dense peut paraître au premier abord des plus délicats. Plongée sans ménagement, directement dans l’histoire de Line, le lecteur aura de suite du mal à cerner le vrai du faux, la réalité de l’illusion, les voyages dans le passé ou le futur ; et c’est ce qui fait la grande force de L’impossible machine. Torturée comme l’héroïne de l’album par ses allers-retours dans le temps, la narration en sort grandie. Se raccrochant aux histoires contées par la jeune femme, le lecteur parviendra tout de même à se laisser happer par l’album. Cette base et cette mission scientifique semblent des plus secrètes, à la limite de la légalité ; avec à sa tête des hommes et des femmes des plus mystérieux. Graphiquement, Jean-Yves Dardel se rapproche de récits des années 80, tout en douceur que ce soit les visages ou les couleurs. Les décors métalliques de la base oscillent entre les usines des années 50/60 et celles de l’ère soviétique.
Damien Canteau (Case Départ)