têtière éditions mosquito

Extraits de Bab El Alham, 1932 (1ère éd.)

Pré-histoires

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"Comme illustrateur, j'ai essayé de donner une touche personnelle aux nombreux travaux que j'ai pu réaliser. Une personnalisation qui combine par ailleurs les éléments que je désire mettre en scène. Comme dessinateur, les images sont évidemment mon premier matèriau, mais j'essaye de les utiliser au mieux. J'essaye surtout de jouer avec elles. Les images en elles même sont de beaux objets auxquels je désire à mon tour rendre hommage."

"Dans le fond, pour raconter un histoire on peut prendre même un caillou comme prétexte narratif. Pour les uns ce sera l'occasion de parler d'un gars qui s'amuse à faire des ricochets, d'autres placeront le caillou dans une fronde, il deviendra alors l'arme dont jaillira le récit lui-même."

Temps obscurs

Pour certains je suis plus un illustrateur qu'un dessinateur de bandes dessinées... Je respecte l'opinion d'autrui, mais pour moi il n'existe pas de séparation tranchée entre les deux genres. Dans le fond, un dessinateur de bande dessinée est un illustrateur qui raconte une histoire avec ses moyens spécifiques, il va avancer un récit, décrire des personnages et des situations grâce aux images.

La passion du dessin

" La grande passion est toujours présente. Ceci dit, je crois que l'autosatisfaction est la pire des choses qui puisse arriver à un dessinateur. Entendons nous bien, l'autocritique ne doit pas déraper dans l'autodestruction, mais je pense qu'il est absurde de légitimer le moindre crobard avec une signature devenue célèbre au cours du temps. C'est très dangereux pour l'idée même que l'on se fait du professionnalisme. Devant les obligations de la profession, on peut avoir deux attitudes : on peut accepter les travaux proposés avec la volonté de s'appliquer à fond, ou l'on peut s'imaginer que l'on pourra valider n'importe quoi grâce à sa signature, grâce à sa petite renomée. C'est ce qui rend le métier difficile. Je pense qu'il faut être suffisamment dur avec soi-même, quelqu'en soit le prix. Quand on n'est pas satisfait du résultat, par digniter, il faut savoir tout déchirer avec l'intime conviction que l'on peut mieux faire."

Nouveau monde

"Ce qui me plait dans mes récits c'est de partir de la banalité du quotidien pour arriver à une autre dimension. Prenons un gars moyens, chez lui dans sa cuisine, lieu balisé et tranquille de la vie domestique, il ouvre son robinet... Et, à la place de l'eau, il en sort un liquide fluorescent. Cela peut donner un point de départ à une histoire."

A propos de réalisme

"Pour les travaux d'essence réaliste, j'ai beaucoup utilisé de références photographiques, ce n'est cependant pas par simple et unique souci de réalisme. En effet, la photographie des très interessante pour la capacité qu'elle offre de captirer la réalité sous un grand nombres d'angles différents. Elle permet d'accumuler les détails d'un visage, les détails d'un mouvement, eéléments importants d'une forme quelconque sous de multiples facettes. En travaillant d'après clichés photographiques pour les visages notamment, j'ai essayé de dégager un code représentation spécifique à mon trait. Je souhaite y avoir reussi. Ce code est sans aucun doute et par la force des choses, devenu de plus en plus personnel au fil des ans, avec la maturité. Les clichés agissent sur mon travail comme simples outils référentiels.
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